Conduite en chine, clans et futur de la planète
Avertissement (1/2) : ceux qui espèrent une attaque contre la Chine dans ce qui suit en seront pour leurs frais. Quand j’écris “le chinois…” je fais référence à une littérature colonialiste des siècles passés où l’autre est considéré de manière stéréotypée, catégorique et est forcément inférieur. À vous de détecter ces passages ou l’occident se moque de son propre ethnocentrisme. Voir également à la fin de ce texte.
Les chinois conduisent mal. Ce genre de déclaration suscite souvent des réactions du genre : “Ah, mais tu n’as jamais conduit (au choix)… à Rome, en Inde, au Maroc, etc.”. Peu importe. Il ne s’agit pas ici de savoir où les gens conduisent le plus mal, mais de voir comment la manière de conduire des chinois ouvre la porte à bien des compréhensions.
Bien sûr, tous les chinois ne conduisent pas mal. Je me souviens par exemple avoir pris un taxi qui m’avait conduit avec dextérité du centre ville de Shanghai jusqu’à l’aéroport de Pudong en toute sécurité et en gardant tous mes organes en place, alors que cette course ressemble souvent à une séance d’entraînement pour spationaute.
D’abord, qu’est ce que cela veut dire “mal conduire” ? S’il s’agit de savoir faire un créneau, alors oui, les chinois conduisent même très mal. D’un autre coté, on passe de bons moments à observer comment un SUV coupé sport 4×4 tout neuf est vautré—on ne saurait utiliser le verbe “garer”—dans un espace qui contiendrait aisément un petit porte-avions. Etre nouveau riche en Chine ne confère pas la science infuse en matière de conduite automobile.
Mal conduire, c’est surtout ne prendre en compte ni la sécurité d’autrui ni, surtout quand le trafic est dense, l’intérêt général de la circulation. Prenez le conducteur qui s’engage dans une intersection alors qu’il voit très bien qu’il ne pourra pas en sortir lorsque le trafic va reprendre pour les autres. On en trouve sur toute la planète. Mais il n’en a rien à faire, le type. Il crée un embouteillage, et “ben quoi ? C’est pas ma faute !”.
En termes de sécurité, si on considère que rouler en ville à 90 sur une avenue en faisant l’essuie glace sur les quatre voies, c’est dangereux, alors oui, les chinois conduisent toujours mal. D’après les standards en vogue en Europe du Nord, ils sont carrément en danger de mort violente lorsqu’ils se font des queues de poisson à répétition. Le chinois accepte relativement bien la queue de poisson car il est conscient de l’injustice des doubles standards. Accepter qu’on lui en fasse lui permet d’en faire à son tour. Et il ne s’en prive pas.
Le chinois skie peu. Il interprète donc avec difficulté les règles qui veulent que l’on regarde derrière soi avant de changer de direction et que l’on dépasse les plus lents avec une marge de sécurité. Cette dernière expression, “marge de sécurité”, en chinois, ça se dit “klaxonne à fond”, surtout lorsque ta caisse est plus grosse. En Chine, “size matters”. Quand au fait de regarder derrière soi, cela ne vaut que pour le culte des ancêtres. Sinon, l’objectif reste de grater les autres.
Il est facile de s’amuser des styles de conduite. Maintenant abordons ceci sous l’aspect de la complexité.
Le ciel, la terre..
Un proverbe chinois désigne depuis très longtemps la hiérarchie des forces qui gouvernent la vie des gens ici-bas: “le ciel, la terre, l’empereur, la famille et le maître”. Plus qu’une maxime, c’est une incontournable liste.
Le ciel et la terre vont de soi vue l’ampleur des catastrophes causées par les éléments. L’empereur a une place légitime car c’est également une force extérieure dont la violence et l’imprévisibilité sont grandes.
La famille, le clan, est le lieu où la survie est assurée. C’est là que les rôles sont tenus et les obligations remplies. Le succès n’est pas une affaire d’ego, mais de place. Ne pas la tenir, c’est perdre la face.
Quand au maître, vu que c’est lui qui apporte l’instruction pour réussir dans la vie, on n’imagine pas une seconde un chahut en Chine. Ceci pourra faire réfléchir sur nos systèmes d’éducation.
Tout ceci fait que les chinois observent naturellement les liens dans le groupe proche et les obligations qui s’y rattachent. Depuis des siècles, la cartographie du clan est connue de tous ses membres. Il existe des termes pour désigner chacun des membres d’une famille, y compris les épouses des quatrième oncles. Nos structures familiales sont minuscules comparées au concept que les chinois ont de la famille et des liens qu’elle incombe. Pour comprendre les chinois, il est donc essentiel de penser plus en termes de liens qu’en termes d’objets ou de personnes.
Cette cartographie est riche, précise et complexe. Mais elle est comme le monde juste avant Galilée : à un moment, ça s’arrête. Au delà, y’a plus rien. Ceux qui ne sont pas sur la carte sont d’une certaine manière inexistants. D’accord, on ne peut pas nier leur présence physique, mais ça serait une ombre que ça ne ferait pas grande différence.
L’attention aux autres
Ne pas faire attention aux autres n’est donc pas pris comme une marque d’impolitesse ni un comportement qui pourrait être dangereux pour soi, mais simplement comme une chose de la vie. Évidemment, cela pourra surprendre l’occidental accroché à un guichet de gare tentant d’expliquer qu’il veut un aller simple, et pas en première, et à quelle heure le prochain, et sur quel quai ? Pendant ce temps là des mamies coriaces se glissent sous ses aisselles pour acheter leur billet et dix autres personnes se pressent autour en mode agglutiné. En dehors de celle du dragon, oubliez la notion de queue en Chine. Faire la file est aussi abscond pour les chinois que de dire merci à un distributeur de billets après avoir retiré du cash.
C’est pour cela que les chinois ne regardent pas les autres, nulle part. Ni même en voiture. Car le quatrième oncle, ça serait quand même un hasard incroyable qu’on puisse lui faire une queue de poisson au coin de l’avenue du Siècle et de de la rue de Zhang Yang.
Pour gérer le traffic et donc les autres véhicules, la recette des chinois, particulièrement visible à Shanghai, c’est de ne pas les regarder. Prenons un example. Imaginons que vous vouliez traverser la rue. D’abord, ce n’est pas une rue, c’est une deux fois quatre voies. Si vous regardez tout ce qui déboule, c’est mort. Les chinois font donc mine de s’occuper de leur business et surtout pas des autres.
Le truc est simple, que ce soit à pied, ou à bord d’un véhicule dont le nombre de roues est sans importance, il suffit d’avancer comme si les autres n’étaient pas là. Le meilleur moyen, et c’est aussi un détail utile pour détecter ce type de comportement, c’est de raidir la nuque. Avoir la nuque raide empêche de tourner la tête, donc si on ne voit pas ce qui arrive, ce qui arrive devra nous voir et nous éviter. Le chinois est joueur, c’est bien connu. Je ne vous raconte pas les cartons. La plupart sont évités, mais quand ça fait boum, c’est costaud et parfois tragique.
Reprenons. Le ciel, la terre et l’empereur : il faut juste éviter de se faire attraper. C’est le clan qui nourrit, et le professeur qui permet de réussir dans la vie. L’empereur, la famille et le maître (Confucius en particulier) ont enseigné qu’il est important de ne pas se battre et de chercher l’harmonie dans les relations. Le chinois n’est donc pas agressif. Heureusement, car avec le nombre qu’ils sont… Il n’en demeure pas moins qu’une fois que les limites sont dépassées, il n’y a justement plus de limites. L’histoire de la civilisation chinoise en comporte de nombreux exemples. Enfin, la culture chinoise a une notion très développée des liens à l’intérieur d’un système dont les limites sont clairement identifiables. Le corolaire est que tout ce qui est à l’extérieur du système est moins réel. Ceci a très bien fonctionné jusqu’à tout récemment. Tant que le monde était simple.
Un Internet vieux de 4000 ans
Mais voici que le monde est devenu complexe. Et la complexité du clan n’a rien à voir avec la complexité du monde. La première peut être gérée sans difficulté quand on en a compris les règles. Mais celles-ci ne s’appliquent pas à un système étendu. Il est devenu impossible pour un chinois de continuer à croire que ce qui n’est pas de son système n’existe pas. C’est pourtant comme ça qu’il conduit et qu’il se conduit.
La notion de réseau inclus bien sûr plus que la famille que nous considérons étendue. Les collègues de travail et bien d’autres personnes en font partie. D’ailleurs, les chinois n’ont pas les problèmes de communication que nous connaissons dans les organisations occidentales. Ils communiquent tout le temps et pas par que e-mail ou téléphone, mais partout, tout le temps, que cela soit dans un couloir, devant un écran, un bol de soupe ou tout à la fois. De plus, la distinction travail/vie privée n’est pas conçue comme chez nous. Les chinois amènent volontiers leur maison au travail et vice-versa. Encore une fois : le lien prime. La Chine est un Internet vieux de quatre mille ans.
Trois générations
Il y a par conséquent une dimension culturelle, et donc historique. La génération que l’on pourrait qualifier “des grand-parents” qui ont connu Mao, âgés d’une bonne cinquantaine d’années et plus, a connu la violence de Mao. Le grand timonier est une version moderne de l’empereur. Ces gens ont survécu aux famines causées par les campagnes désertées pour remplir les usines de travailleurs. Pour eux comme pour un bon nombre de générations qui les ont précédé, l’autre a été un danger, et aussi celui qui risque de prendre ta place, ton bol de riz. Il n’y a donc qu’une chose à faire, avancer. Tout espace libre devant est un espace à prendre.
Évidemment, cette génération a passé ce message à ses enfants. La grande différence est que ces derniers ont grandi dans la Chine de Deng Xiao Ping des années 80. Ils ont baigné dans l’avènement du capitalisme (d’État). L’espace devant, les quelques centimètres qui rapprochaient du bol de riz tant attendu s’est transformé en autoroute pour l’Eldorado ou en Shangri La (qui est aussi une ville du Yunnan).
Tout d’un coup, tout le monde pouvait amasser de la richesse. Quand on aime et respecte ses parents, et le contraire serait impensable en Chine, on fait ce qu’ils disent. Donc on avance, on bouge à Shanghai ou à Pekin et on y va pour s’en mettre plein les poches. Si on peut.
L’effet bénéfique fut considérable. Quatre cent millions de personnes sont sorties de la pauvreté et de la disette en quelques décennies. Le haut du panier a bien sûr réussi plus vite et plus fort. C’est une loi systémique que l’on appelle “success to the successful” : plus tu gagnes, plus tu gagnes. Étonnament, il semble qu’une bonne partie des familles dirigeantes d’avant Mao soient les mêmes aujourd’hui.
Cette courroie d’entraînement fonctionne bien tant que le gâteau s’agrandit. Quand il devient stable, c’est plus ardu pour ceux qui ne sont pas “successful”, et qui ne réussissent pas à réussir. Dans le traffic, les gros 4×4 font la loi et les petites bagnoles déglinguées se rangent prudemment comme dans une version dans la vraie vie de “Cars” de Walt Disney.
Presque génétiquement, et pour toutes les raisons déjà énoncées, les chinois ont une notion très développée des positions dans les différentes hiérarchies. C’est pour ça qu’ils se payent des Cayennes et des Audi noires. Quand ils le peuvent. Les autres se perchent en famille sur des scooters électriques. Et avec le temps qui passe, ceux-ci en reviennent, du rêve des villes de première catégorie. Pour les couches les plus basses, le plafond de verre est en train de se solidifier.
La troisième génération, celle des jeunes, est le fruit de ce balancier dont les extrêmes sont d’un coté la survie et de l’autre le succès. Leur situation n’est pas facile, car les mots qui justifient les comportements ne sont pas forcément posés. On ne sait plus pourquoi on fait les choses. La jeune génération (moins de 35 ans) représente plus de 40% de la population chinoise.
La fin du sapin
Vu sous l’angle démographique, la majeure partie aura donc 60 ans et plus dans les années 2050. Cette portion plus âgée représentera presqu’un tiers de la population chinoise alors que les jeunes de moins de 25 ans ne seront que un sur cinq. La forme de la pyramide des âges est passée d’une vraie pyramide dans les années 50 à un beau sapin aujourd’hui. Dans 40 ans, elle ressemblera à un mange-debout.
Sur le plan de la culture, cela signifie que les valeurs sont obligées d’évoluer. Beaucoup de jeunes se sont déjà fait à l’idée qu’il ne sera pas possible pour tout le monde de se payer un appartement, une télé, une voiture et une épouse (en Chine, et ce n’est pas un proverbe, même si ça en a la force : si tu n’est pas propriétaire, tu restes célibataire). L’objectif dessiné par la tradition est devenu inatteignable. La planète ne pourrait pas se le payer. Quoique, si on reprend ce qui a été déjà dit sur ce qui est au delà du système rapproché, la planète… c’est loin !
A partir du moment où on regarde autour, le grand écart entre la tradition et faire fortune est donc impossible. Et ne pas regarder autour, comme on pouvait le faire avant, est une illusion dangereuse. Trafic automobile et tutti quanti, la civilisation chinoise est amenée à faire faire plus qu’un grand bon en avant, elle doit changer de paradigme. Ceci n’est pas exceptionnel car tous les pays, y compris les occidentaux, sont concernés à divers titres.
En Chine, du fait du nombre d’habitants et de l’inattention portée à l’autre, des millions d’heures humaines sont perdues quotidiennement dans toutes sortes d’embouteillages et de ralentissements. La Chine pourrait prendre un point de croissance si elle apprenait à (se) conduire. Mais apprendre à vivre en société est du ressort de la famille, or celle-ci est restée bloquée sur les systèmes de valeur du passé.
Quand le métro arrive
Et même si tout le monde est d’accord pour dire que les gens conduisent mieux qu’il y a dix ans, les efforts d’éducation des masses ne sont pas très visibles ou efficaces. Prenez le métro. A Shanghai, le sol des stations délimite avec des couloirs bordés de bandes jaune les coté des portes du métro. L’idée est que les gens se mettent en ligne dans les bandes, attendent que les passagers sortent, puis montent à leur tour. C’est exactement ce que l’on peut voir aux heures de pointe. Les gens font la queue en attendant que le métro arrive.
Mais dès que les portent s’ouvrent, c’est un peu comme un match de football américain. Les mamies se précipitent au milieu et poussent tant qu’elles peuvent pour rentrer, pendant que ceux qui veulent sortir font la gueule mais ne disent rien car ils font pareil quand ils montent.
Ce qui ressemblait à une bonne idée d’organisation se transforme en réalité en une bizarre adaptation entre le plan et les instincts. Encore une fois, il n’est pas question de savoir si cela ne se produit qu’en Chine. Ce qui est important, c’est de voir le gaspillage causé par ceux qui ne pensent qu’à avancer sans penser aux autres. Il ne s’agit pas de politesse, mais simplement de bon sens.
Tuer les vieux
Revenons à la pyramide des âges. Une société qui a su assumer et honorer ses anciens pendant des siècles peut être considérée comme fonctionnelle, au moins sous cet aspect. Mais que dire alors de nos sociétés occidentales qui mettent les vieux dans des hospices. Vous voyez qu’avec un peu de propagande, tout peut être rationalisé. Alors, que va t’il se passer en Chine ? Personne ne peut prévoir le futur, juste énoncer des tendances. De plus, des événements similaires en plusieurs lieux et époques peuvent avoir des causes bien différentes.
Pour les chinois, la manière dont nous traitons nos ainés est le summum de la cruauté. Ils ne peuvent même pas l’imaginer. Mais regardez la Corée du Sud. La croissance économique à fait partir les jeunes dans les villes où ils ont oublié leurs parents. Ceux-ci restent perdus dans leur campagne, sans soutien. Pour ne pas perdre la face, ils n’osent pas demander l’aide de leurs enfants citadins. La Corée a maintenant le record de suicides chez les personnes âgées.
Vu de France et d’autres pays occidentaux, la solution saute aux yeux : l’assurance vieillesse permettra d’assurer la survie. En finançant les maisons de retraites. Certains professionnels appellent cela de la captation d’héritage. Et qui dit héritage dit argent. Or, même si la loi des grands nombre le contredit, individuellement les chinois n’en ont pas tant que ça, au moins huit cent millions d’entre eux. Nos beaux modèles économiques issus du front social et des trente glorieuses font long feu.
Ce qui suit est difficile à accepter, tant notre éducation peut rigidifier les perceptions : il ne s’agit plus de trouver une solution économique. Nous sommes au vingt et unième siècle et l’économie telle que nous la connaissons, est de ce point de vue dépassée. L’argent n’est plus là, “success to the successful” oblige. Il faudra regarder vers le lien : humain, profond. Il y a de l’amour là dedans, pas de l’administratif ni de financier. Donc cela devrait nous ramener vers la Chine.
Jouer des tours
Mais là aussi les chinois sont en train de se fabriquer une bombe à retardement. Une société basée sur la famille et le clan est par définition et en termes de structure physique, une société horizontale. Les gens vont et viennent et s’occupent les uns des autres. Typiquement, les logements sociaux chinois construits depuis des décennies ont été des immeubles de quatre ou cinq étages avec des allées piétonnes et de l’espace. Vous y voyez des vieux, à âge égal en bien meilleur état que les nôtres, se passer des bébés joufflus et cul nu avec force énergie et bienveillance. Beaucoup de paroles, beaucoup de liens. La place du village telle qu’on la rêve.
Mais voilà que la concentration urbaine et la modernité a crée les tours. Et dans une tour, c’est bien connu, c’est l’isolement qui règne. L’espace social visuel est restreint au palier. Et comme on ne traine pas sur le palier, sauf chez nous les dealers, on ne sait pas qui est le voisin. Et il n’y a plus de place pour mettre tout le monde au même endroit. La fonction d’éducation et de surveillance n’est alors plus remplie.
La France a connu cela lorsque les populations venues d’Afrique du nord, également basées sur le clan, se sont retrouvées dans nos tours HLM. Lorsque le lien est perdu, l’intégration ne peut se produire. Les jeunes et tous les autres sont cloisonnés et abandonnés à leur propre sort. Sans surveillance et sans éducation, ils sombrent facilement dans le marasme et la criminalité.
Prenez un voiture ou un train en Chine. Parcourez les banlieues et les campagnes. Vous y verrez des tours à vous faire mal au cou : des milliers, des millions. La verticalité à la mode est en train d’éradiquer l’horizontalité du lien social. La Chine, où la violence est faible, se construit littéralement une explosion dans ce domaine. Et ce pays qui s’alimente au rythme des saisons n’est pas plus équipé pour gérer l’explosion criminelle qui s’annonce que la catastrophe alimentaire qui plombe déjà le budget américain.
Toute à l’heure, il était question du type qui s’engage dans l’intersection alors qu’il voit très bien qu’il ne pourra pas en sortir car c’est bouché devant lui.
Une partie de la Chine et du reste du monde, prisonnière de ses idéaux d’enrichissement, s’est engagée dans le croisement. Mais devant, c’est bouché. Bien sûr, cette partie de la planète voit l’impossibilité d’avancer, mais elle est là pour avancer. Alors elle avance. Et si on lui en parle, elle se raidit.
L’autre partie n’a même plus envie de monter dans la bagnole.
Il n’y a pas que la voiture dans la vie.
Avertissement (2) Quand, au début de ce texte, j’ai écris “le chinois…”, je ne faisais pas que référence à une littérature colonialiste des siècles passés où l’autre est considéré de manière stéréotypée, catégorique et est forcément inférieur. Les médias occidentaux modernes agissent de manière similaire. Plus voilée, certes, mais d’autant plus dangereuse.